vendredi 16 octobre 2009

Le RSA , ça marche ou ça marche pas ?

C'est un peu l'heure de faire le bilan. Pourquoi ? Parce que le RSA a été soumis a plusieurs expérimentations et nous sommes en mesure de tirer quelques conclusions sur ce dispositif.

A priori, ça marche...

Martin Hirsch argumentait, lors de la présentation devant le Parlement du projet de loi sur l'extension du RSA, que les expérimentations ont été concluantes. Il a été constaté 30% de retour à l'emploi en plus avec ce dernier.

Oui mais voilà...

Dans le sciences humaines de ce mois-ci, une étude de Bernard Gomel et Evelyne Serverin est citée. Ces derniers mettent en avant que les évaluations du RSA n'ont porté que sur l'impact d'un retour à l'emploi. Mais on ne sait rien au fait de savoir si les bénéficiaires du RSA sont mieux aidés à sortir de la pauvreté.
Autre problème, Gomel et Serverin font savoir qu'il est toujours difficile de conclure définitivement avec des expérimentations.

Contradiction

Enfin, j'étais tombé sur cet article de Dominique Méda il y a de cela un an ou un an et demi.

Je cite le passage qui m'avait rendu très sceptique vis à vis du RSA :

Que constate-t-on ? Que la plus grande partie des problèmes qui font obstacle à la reprise d’emploi des bénéficiaires de minima sociaux ne sont pas d’ordre monétaire (certains travaillent en perdant de l’argent !) mais ressortissent à bien d’autres contraintes : contraintes « familiales », dues notamment à l’absence de modes de garde proposées aux allocataires de l’Allocation Parents Isolés (60% déclarent connaître des difficultés dans leur démarche de recherche d’emploi parce qu’ils et plus souvent elles ne peuvent faire garder leur enfant), contraintes de santé, contraintes de transport, absence d’accompagnement vers et dans l’emploi... En somme, il est faux d’imaginer qu’ils préfèrent ne pas travailler simplement parce que le travail ne leur rapporterait pas assez. Comme le souligne Céline Marc, ce sont moins de 1 % des bénéficiaires qui invoquent un tel manque de rentabilité financière du travail comme un obstacle au retour à l’emploi


Et c'est là où ça fait mal, 1% des gens invoqueraient le manque de rentabilité financière ? Donc si cette étude dit vrai, comment ont-ils pu obtenir un taux de retour à l'emploi de 30% plus élevé simplement avec des incitations de ce style ?
Il y a donc une contradiction entre les deux études. Je ne sais pas comment conclure ici vu que je n'en ai lues aucune des deux. Mais cela mériterait de creuser un peu...

Enfin pour finir, je suis mitigé sur l'état d'esprit qui a amené à cette réforme.

Effectivement vouloir faire en sorte que les gens trouvent un emploi est une intention fort louable. C'est un élément de socialisation et d'intégration relativement important.

Or ici, cela alimente la vision que le travail, ça sert uniquement à gagner de l'argent.
Enfin, cela donne une indication sur le regard que les gens portent vis à vis de la pauvreté. Il y a un côté "dénonciation" des pauvres qui ne me plait pas. L'idée que les gens profitent du système et sont des assistés. Nous devons les aider à s'en sortir, pas les stigmatiser.

Comme le dit Dominique Meda dans son article :

Car c’est l’idée même que l’on se fait de la pauvreté qui structure au fond ce débat. Les pauvres sont-ils simplement pauvres d’argent ? Ou bien le sont-ils aussi de ressources sociales, d’informations, de formation... ?

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