samedi 5 décembre 2009

Site Tv

Un bon site où il y a un certains nombre de vidéos sur pas mal de site dont l'économie

fora.tv



Intéressant, filé par un camarade de classe

jeudi 3 décembre 2009

Debat du moment

Je me permets d'intervenir sur le sujet parce qu'il y a quand même des choses qui m'ont énervées : en lien ci dessus donc, un discours d'un homme politique sur le fameu débat de l'identité nationale.

Sur le début du discours, rien à redire mais après ça se gâte.


Pour ces raisons, tout nouvel immigrant sur le territoire national doit adhérer à ces principes et les respecter, c’est l’assurance d’une intégration possible.


De deux choses l'une : soit l'auteur s'exprime mal soit il fait une grave erreur : on ne peut pas amalgamer immigration et intégration. Les immigrés ne veulent pas forcément devenir français; d'ailleurs seule une minorité d'entre eux le deviendront. Ensuite, personnellement, je suis né français (droit du sol et droit du sang) et personne ne m'a jamais demandé ce que je pensais des valeurs françaises et si je les respectais. D'ailleurs j'ai vu quantité de français ne pas respecter la liberté, l'égalité et la fraternité et personne ne remettait en cause leur nationalité. Exemple concret : un certain David Douillet a tenu des propos sexistes et misogynes (c'était dans lemonde...) et donc en désaccord avec l'égalité homme-femme ( reproche souvent fait aux musulmans). La chose que l'on peut faire, c'est d' essayer de valoriser certaines choses ou certaines valeurs, pas de dire que les gens doivent à tout prix les respecter (la différence est importante).

Personne ne peut nier qu’une intégration réussie passe d’abord par le respect d’une immigration légale. Soutenir aveuglément les sans-papiers, c’est encourager les passeurs mafieux et détruire nos valeurs !


Celle là quand même... Même pas envie de commenter...


Une bonne intégration suppose également une éducation familiale basée sur nos valeurs républicaines : l’école peut éduquer, mais elle doit surtout instruire et aider les jeunes à se construire et à acquérir un sens critique.


Que propose t il au juste ? d'aller mettre des micros et des caméras dans chaque foyer pour vérifier si les enfants ont bien une éducation compatible avec les valeurs républicaines ?
Ou alors c'est sous entendu : je suis contre le regroupement familial ?

Mais une intégration réussie passe surtout par le respect des usages et des règles de vie du pays qui vous accueille et des symboles qui le représentent :


Enfin c'est une vision que je n'apprécie guère. Après tout, les immigrés et leurs coutumes peuvent nous enrichir et nous apprendre des choses, nous inspirer. Pourquoi doivent-ils forcément s'adapter ? Pourquoi ne pourrions pas envisager les différences culturelles comme une richesse et y voir une source d'échange ? Et cela n'est pas incompatible avec une tradition assimilationniste. Aux usa, ils respectent beaucoup les cultures des gens et en même temps, il y a une certaine valorisation de la nation qui est très présente.


On ne doit pas devenir Français par hasard, mais le devenir par choix !


C'est bien j'ai pas choisi... de même qu'une majorité de francais...



Un pays fier de son passé, qui se réforme pour son avenir.


Ahhhh ça fleurt bon les aspects positifs de la colonisation et autre tout ça ....

Economie des iles et production de noix de coco

Aujourd'hui nous allons voir un article de Peter Diamond - « Aggregate Demand Management in Search Equilibrium ». Cet article explore un autre facteur du chômage à part la rigidité des prix : la difficulté de coordonner les échanges. Il ne s'agit pas d'économie internationale mais bon le papier est quand même assez intéressant.

Imaginons que nous nous trouvons donc sur une ile tropicale où il y a trois sortes d'agents : les producteurs, les chômeurs et les « échangistes ». Nos amis Robinsons sont d'abord producteurs (tous) : ils se promènent sur la plage et rencontre des palmiers. La rencontre avec un nouveau palmier suit un processus de Poisson : cela veut dire que temps d'arrivé du prochain palmier est tiré dans une loi de poisson (de paramètre a) tout simplement. Arrivé à un palmier, notre Robinson peut grimper à l'arbre et prendre une quantité y de noix de cocos. Cette exercice a un coût c; mais attention c est variable et dépend du palmier ( de la hauteur à laquelle il faut grimper). Le coût c est donc une variable aléatoire de fonction de répartition G. Il y a un tabou sur l'ile : nos Robinsons ne peuvent pas consommer les noix de cocos qu'ils ont eux même été cherché. Donc, une fois la quantité y de noix de cocos cueillies, ils deviennent instantanément « échangistes » et cherchent quelqu'un avec qui échanger leurs noix de cocos. Ils doivent d'abord échanger toutes leurs noix de cocos et ne pourront redevenir producteur une fois toute cette quantité échangée. Ils ont une fonction d'utilité de la forme : U = y – c.

Mais attention, ici nous sommes dans un modèle où le temps est pris en compte. En effet, comme nous l'avons vus, ils mettent un certain temps avant de rencontrer un palmier et même chose, ils mettent un certain temps avant de rencontrer des gens pour échanger leurs noix de cocos ( selon un autre processus de poisson selon un paramètre b).
Donc en fait les agents maximiser une utilité inter-temporelle avec un taux de préférence pour le présent r.

Une personne cherchant un palmier est considérée au chômage. On note e la fraction de personnes ayant une quantité y de noix de coco et cherchant à les échanger. Une dernière précision : une personne échange ses y noix de cocos d'un seul coup avec le premier venu selon un ratio d'échange de 1 pour 1 ( une noix de coco échangée contre une autre).

Admettons que tous nos Robinson acceptent de grimper au palmier si le coût n'excède pas c*.

On peut donc écrire la dérivée de e :

de/dt = a(1-e)G(c*) - e b(e)

En effet, le taux de personne effectuant un échange augmente quand quelqu'un rencontre un palmier (au taux a) ayant un coût inférieur à c* et ce taux baisse quand quelqu'un rencontre une personne pour échanger au taux b ( note : le taux b dépend évidemment de e, plus il y a de personnes voulant échanger, plus il est facile d'en rencontrer un).

Ici, nous allons étudier seulement le cas stationnaire, c'est à dire quand les dérivées par rapport au temps sont nulles.

Maintenant il faut déterminer c*. Qu'est ce qui fait qu'un agent décidera de supporter le coût de monter sur le palmier et de prendre des noix de cocos ? Des gains anticipés dans le secteur d'échange. J'insiste sur le « anticipé », si un Robinson anticipe qu'il y aura beaucoup d'agents dans le secteur d'échange, trouver un autre Robinson sera plus facile et donc les gains sera plus élevé et donc il supportera des coûts plus grands. Inversement, s'il anticipe qu'il y aura peu d'agents, il supportera des coûts plus faibles.

Et donc intuitivement, on peut arriver au résultat de ce papier, il y aura deux équilibres dans cette économie, dû à des anticipations auto réalisatrices. Si les Robinson estimeront qu'il y aura peu de gens dans le secteur des échanges, ils produiront peu et donc il y aura effectivement moins de gens dans le secteur des échanges. L'autre équilibre est bien entendu du quand les gens estiment qu'il y aura beaucoup de gens dans le secteur des échanges.

Voilà pour le résultat intuitif de ce papier, mais tachons de le démontrer rigoureusement grâce à la formalisation mathématique.

Donc étudions deux grandeurs : l'utilité espérée inter temporelle d'un chômeur et l'utilité inter temporelle d'un échangiste que nous allons noter respectivement : Wu et We (j'insiste sur le espérée, car il s'agit d'anticipations).

Nous pouvons donc dire que c* = We – Wu. En effet, le coût maximum supporté sera égal au gain retiré des échanges moins le gain du au fait d'être un chômeur. (je trouve ça logique, j'espère que vous comprenez).

Maintenant essayons de trouver des expressions pour We et Wu.

rWe = b(e) ( y – We + Wu ) = b(e) ( y – c*)

Avec la probabilité b(e), un Robinson a l'opportunité de réaliser un échange lui donnant une utilité y et de changer de statut ce qui donne un changement d'utilité égal à Wu - We

rWu = a int( We-Wu -c , 0 .. c*) dG(c)

Chaque chômeur a la probabilité a de rencontrer un palmier et s'il décide de grimper, il change de statut et donc change d'utilité de We-Wu et supporte le cout de production c.

Après divers calculs, on obtient

c* = (b(e)y + K(c*)) / (r+b(e)+aG(c*))

où K(c*) est l'intégrale allant de 0 à c* de cdG.

Grâce à cette expression, on peut vérifier que dc*/de > 0 et la dérivée seconde est négative.

Appelons S(c*,e) la fonction décrivant l'ensemble des couples c* et e grâce à la relation trouvée ci dessus. La courbe de cette fonction est donc concave.

Ce qui revient à ce que nous disions plus haut, plus il y a de membre dans le secteur des échanges et plus les gens sont prêts à supporter des coûts de production élevés.

Maintenant revenons à l'expression de/dt

T(c*,e) = a(1-e)G(c*) - e b(e)

Comme précédemment (en dérivant), on peut montrer que la courbe de la fonction T est convexe.

Définition de l'équilibre :

Il s'agit d'un couple (c*,e*) tel que

S(c*,e*) = 0 (1)
T(c*,e*) = 0 (2)

En effet, un équilibre doit vérifier (2) et (1) car nous nous plaçons à l'état stationnaire.

Nous avons donc une courbe concave et une courbe convexe et les équilibres sont les intersections de ces deux courbes; on peut aisément vérifier que une courbe concave et une convexe ont deux points d'intersection. Comme nous l'avons déjà dit, un équilibre est associé à un haut niveau de participation et l'autre à un bas niveau de participation.

Il y a un autre papier de Diamond qui décrit l'économie mais en état non stationnaire et qui est bien plus difficile. Je ne l'ai pas encore lu mais je compte le faire.

jeudi 19 novembre 2009

Epidémiologie et finance

Il m'est venu une idée aujourd'hui même. Avec la faillite de Lehman Brothers, nous avons vécu un risque de crise systémique.

Par le passé, j'ai travaillé sur des modèles mathématiques d'épidémiologie et il m'est venu l'idée d' essayer d'adapter ces modèles à la finance. Les modèles d'épidémiologie nous permettent de répondre toujours aux mêmes questions : à quelle vitesse se propage l'épidémie ? Combien de personnes seront infectées ? Comment stopper cette propagation ?

Ici on peut transposer le problème à comment éviter qu'il y a propagation des problèmes de liquidité ou des faillites etc., et quelles sont les actions gouvernementales pour éviter cela. L'idée m'est venue parce que dans les deux cas (maladie, finance), il y a bien un phénomène de "propagation".

Pour cela, nous allons d'abord voir comment une épidémie est modéliser

1 Le modèle SIR

Le modèle de base en épidémiologie est appelé SIR. Prenons une population d'individus quelconques (cela peut être des humains, des animaux ou ... des banques). Admettons que ces individus peuvent avoir trois statuts :

le statut S pour « sain »
le statut I pour « infecté »
le statut R pour « recovered » (ie : guéri)

Le parcours classique d'individu étant S->I->R (l'individu sain devenant malade puis guérissant).
Le principe du modèle consiste à dire comment un individu passe du statut S au statut I et du statut I au statut R.

Nous allons nous limiter au passage de S à I pour le moment.

Si nous modélisons la propagation d'une épidémie, il y a deux façons de modéliser ce passage :

a) le modèle déterministe

Nous allons écrire comment dI/dt varie dans le temps.
On prend simplement b * S(t)* I(t), où b représente un paramètre à déterminer.

Autrement dit, le nombre d'individus nouvellement infectés est proportionnel à S*I qui est le produit du nombre d'individus sains par le nombre d'individus infectés. Pourquoi ? C'est simple, plus il y a de contacts entre des individus sains et infectés, plus il y aura de transmissions. Et il semble raisonnable de penser que plus il y aura des individus des deux sortes, plus il y aura de contacts entre eux.

b) le modèle stochastique

Ici on considère qu'il y a un nombre i d'individus infectés. Il suffit de tirer dans une loi de probabilité le temps auquel sera infecté le i+1 ieme individu. On prendra soin que le paramètre S*I apparaitra dans cette loi, pour reprendre l'hypothèse précédente du modèle déterministe.

Il suffit ensuite de définir les conditions initiales et comme nous savons comment les catégories évoluent dans le temps, nous avons donc tous les éléments pour voir la propagation.

Comment vous pouvez le constater ces modèles sont relativement simples. Par la suite, on pourra introduire certains concepts (comme le Ro) et étudier leurs propriétés (là ce sera plus compliqué). Mais pour le moment, restons à des choses simples pour voir si on peut transposer ces modèles à la finance.


2 Adaptation à la finance

Ici il suffit de prendre les banques comme individus et de dire qu'une banque possède un statut F pour faillite et S pour sain. Il faut donc modéliser le passage d'une banque de F à S.

Comment faire ? J'avoue que je n'ai pas encore de réponse toute faite.

Il faut d'abord se poser la question : Quels sont les mécanismes de propagation ?

Il y a les modèles de bank-run (Diamond & Dybvig) qui pourront éventuellement nous servir.

Il y a 3 mécanismes de propagation référencés :

Un premier mécanisme de contagion possible est l’effet richesse : si de grands investisseurs (comme les banques) perdent beaucoup d’argent sur certains marchés financiers, ils peuvent être amenés à solder brutalement leurs positions sur d’autres marchés, soit parce que leur capacité de prise de risque diminue du fait de la réglementation ou de leur pratique de la gestion des risques, soit simplement parce qu’ils sont moins disposés à prendre des risques. Cela peut provoquer une chute des cours, une baisse de la liquidité des marchés et un accroissement de la volatilité.
Un second mécanisme est celui des effets externes informationnels : la fermeture d’une banque peut amener les gros déposants d’une autre banque à retirer leurs dépôts, parce qu’en l’absence d’information précise, ils révisent à la baisse leur estimation de la qualité des actifs de leur banque (par exemple parce que cette qualité est corrélée positivement avec celle des actifs de la banque en faillite). Une autre possibilité est que la fermeture de la première banque signale que les autorités bancaires ont décidé d’être plus strictes. Cela fournit des arguments en faveur d’une meilleure transparence du secteur bancaire : si les déposants avaient accès à une information précise sur la qualité des actifs de leurs banques, ils n’auraient plus aucune raison d’adopter un tel comportement moutonnier. Cette thèse a d’ailleurs été mise en application par le gouvernement néo-zélandais, qui a décidé de supprimer toute réglementation bancaire sous condition d’une parfaite transparence à l’égard des déposants.
Un troisième canal possible de propagation est le marché interbancaire. En autorisant les banques à se refinancer, le marché interbancaire permet à celles-ci de s’assurer contre leurs chocs de liquidité. Cependant, ces échanges interbancaires rendent le système bancaire plus fragile car les banques deviennent interdépendantes. Le développement des marchés interbancaires diminue ainsi la probabilité de faillite des banques individuelles en leur fournissant des liquidités en cas de besoin, mais augmente la fragilité du système bancaire dans son ensemble.



Il va falloir réfléchir à mettre ça en équation. A méditer ....

PS : la réponse au petit quizz du dernier billet était Cary Elwes, qui a notemment joué dans Princess Bride

dimanche 8 novembre 2009

Entracte

Avant le prochain billet, juste un petit quizz. Histoire de s'aérer les méninges.

quel est l'acteur sur cette photo ? Et surtout dans quoi il a joué ?

Indice : image tiré du film Saw
















Réponse dans le prochain billet. Mettez les réponses en commentaire. Interdit de googler.

mercredi 4 novembre 2009

Chaos en finance – Première approche de « La Bête »

J'ai décidé d'appeler « La Bête » le problème mathématique abstrait qui consiste à vouloir modéliser les variations des prix spéculatifs. Cette bête, nous allons d'abord l'étudier puis la chasser la traquer, la capturer, la disséquer et enfin l'empailler.

Tout d'abord, avant de l'attaquer il faut un peu la connaître. Donc, dans ce premier billet, nous allons voir quelques notions sur le hasard et ce que savent les mathématiciens dessus.

Déjà les mathématiciens font la distinction entre différents types de hasard.

Les trois types de hasard

Le premier est celui que l'on dénomme le hasard bénin. Prenons une expérience simple : un lancer de pièces avec la probabilité d'avoir Pile avec 0.5 et de même avec Face. Après quelques lancers, vous pourriez très biens avoir une très grande majorité de Pile par exemple; ou bien 2/3 de Pile et 1/3 de Face etc. Autrement dit, vous pourrez avoir toutes les combinaisons possibles. Mais si vous effectuez un grand nombre de lancers, on constate que l'on finira par avoir une proportion égale de Pile et de Face. Donc en quelque sorte, le hasard « disparait ».

Il y a maintenant le cas du hasard lent. Ici, par le même procédé, le hasard disparaît mais pour cela il faudrait avoir un très grand nombre de lancers. Si grand que cela ne pourrait pas se voir dans la réalité (pour reprendre l'exemple précédent, personne n'effectue un millions de lancers de pièces).

Et puis il y a le hasard sauvage, où même lorsque l'on effectue un grand nombre de lancers, on peut avoir toutes les combinaisons possibles. Le hasard ne disparaît pas.

Le paradoxe de la valeur probable

Illustrons ce paradoxe avec un exemple. Imaginons un pays avec dix milles lacs, de taille différente.
Le r-ième lac a une taille de 100/racine(r). Dans ce pays, il y a une forte brume ce qui fait que l'on y voit qu'à un kilomètre.
Des gens s'engagent sur un lac sans savoir quelle est sa taille. Ils font systématiquement une estimation de la distance qu'il leur reste à parcourir. Et surprise, plus ils parcourent de distance, plus leur estimation de la distance qu'il leur reste à parcourir augmente. Pourquoi ? C'est simple, l'estimation est en fait la somme pondérée des distances qui restent à parcourir suivant les lacs considérés. Sauf que au fur et à mesure, ils savent qu'ils ne sont pas sur les lacs les plus petits et donc ces derniers disparaissent de la somme. Ce qui fait que les lacs les plus grands prennent de plus en plus de poids.

Mathématiquement cela donne :

Soit une variable aléatoire U avec Pr(U> u) = u^(-a). Supposons que l'on sait que U est supérieur à h ( h étant la distance parcourue dans l'exemple précédent). La distance restant à parcourir devient donc U-h. On peut calculer que l'espérance de U-h est proportionnel à h. On retrouve bien le résultat précédent : quand h augmente, l'espérance de la distance à parcourir augmente.

Quel est le rapport avec la finance ? J'y arrive.

Beaucoup de variables exogènes en économie ont une distribution de la forme Pr(U> u) = u^(-a).
Admettons que l'on sait que U est supérieur à h. Donc la valeur probable de U-h sera proportionnel à h. Le prix suivra donc des changements en les amplifiant. Cependant tôt ou tard, on finit toujours par connaître U parfaitement. A ce moment le prix subit une correction brutale égale aux anticipations non réalisées.


Les distributions L-Stables

La modélisation la plus simple consiste en une marche aléatoire : la variation des prix suit une loi gaussienne. Mais on constate que les lois gaussiennes sont de piètres qualité pour modéliser la finance.

On sait très bien qu'une somme de deux distributions gaussiennes donne une distribution gaussienne . On parle de distribution L-Stable pour une distribution, qui sommé avec une distribution de la même forme reste de la même nature. Nous avons besoin de cette propriété de stabilité en finance.

Cauchy et Lévy ont travaillé sur ce problème. On sait maintenant qu'il y a des distributions qui vérifie cette propriété ayant une densité de probabilité : intégrale de 0 à x de 1/pi * exp(-u^a) cos(u*x)du.

Un autre problème est posé : Soit une suite Xn de distributions de même nature, on se demande s'il existe deux fonctions A(n) et B(n) telles que la distribution

1/A(N) * somme( Xn, n=1..N) – B(N)

soit de la même nature que les Xn.


« Effet Noé » et « Effet  Joseph »

Lorsque le hasard n'est pas bénin et que le défaut de convergence est dû à quelques valeurs, on parle d' « Effet Noé ».
Lorsqu'un hasard n'est pas bénin et que le défaut de convergence est dû à l'interdépendance statistique , on parle d' « Effet Joseph ».

Ces deux effets sont essentiels en finance. Nous le verrons lors de prochains billets.

vendredi 16 octobre 2009

Le RSA , ça marche ou ça marche pas ?

C'est un peu l'heure de faire le bilan. Pourquoi ? Parce que le RSA a été soumis a plusieurs expérimentations et nous sommes en mesure de tirer quelques conclusions sur ce dispositif.

A priori, ça marche...

Martin Hirsch argumentait, lors de la présentation devant le Parlement du projet de loi sur l'extension du RSA, que les expérimentations ont été concluantes. Il a été constaté 30% de retour à l'emploi en plus avec ce dernier.

Oui mais voilà...

Dans le sciences humaines de ce mois-ci, une étude de Bernard Gomel et Evelyne Serverin est citée. Ces derniers mettent en avant que les évaluations du RSA n'ont porté que sur l'impact d'un retour à l'emploi. Mais on ne sait rien au fait de savoir si les bénéficiaires du RSA sont mieux aidés à sortir de la pauvreté.
Autre problème, Gomel et Serverin font savoir qu'il est toujours difficile de conclure définitivement avec des expérimentations.

Contradiction

Enfin, j'étais tombé sur cet article de Dominique Méda il y a de cela un an ou un an et demi.

Je cite le passage qui m'avait rendu très sceptique vis à vis du RSA :

Que constate-t-on ? Que la plus grande partie des problèmes qui font obstacle à la reprise d’emploi des bénéficiaires de minima sociaux ne sont pas d’ordre monétaire (certains travaillent en perdant de l’argent !) mais ressortissent à bien d’autres contraintes : contraintes « familiales », dues notamment à l’absence de modes de garde proposées aux allocataires de l’Allocation Parents Isolés (60% déclarent connaître des difficultés dans leur démarche de recherche d’emploi parce qu’ils et plus souvent elles ne peuvent faire garder leur enfant), contraintes de santé, contraintes de transport, absence d’accompagnement vers et dans l’emploi... En somme, il est faux d’imaginer qu’ils préfèrent ne pas travailler simplement parce que le travail ne leur rapporterait pas assez. Comme le souligne Céline Marc, ce sont moins de 1 % des bénéficiaires qui invoquent un tel manque de rentabilité financière du travail comme un obstacle au retour à l’emploi


Et c'est là où ça fait mal, 1% des gens invoqueraient le manque de rentabilité financière ? Donc si cette étude dit vrai, comment ont-ils pu obtenir un taux de retour à l'emploi de 30% plus élevé simplement avec des incitations de ce style ?
Il y a donc une contradiction entre les deux études. Je ne sais pas comment conclure ici vu que je n'en ai lues aucune des deux. Mais cela mériterait de creuser un peu...

Enfin pour finir, je suis mitigé sur l'état d'esprit qui a amené à cette réforme.

Effectivement vouloir faire en sorte que les gens trouvent un emploi est une intention fort louable. C'est un élément de socialisation et d'intégration relativement important.

Or ici, cela alimente la vision que le travail, ça sert uniquement à gagner de l'argent.
Enfin, cela donne une indication sur le regard que les gens portent vis à vis de la pauvreté. Il y a un côté "dénonciation" des pauvres qui ne me plait pas. L'idée que les gens profitent du système et sont des assistés. Nous devons les aider à s'en sortir, pas les stigmatiser.

Comme le dit Dominique Meda dans son article :

Car c’est l’idée même que l’on se fait de la pauvreté qui structure au fond ce débat. Les pauvres sont-ils simplement pauvres d’argent ? Ou bien le sont-ils aussi de ressources sociales, d’informations, de formation... ?

mercredi 14 octobre 2009

Décidément je ne comprendrai jamais les gens

Quelques mots sur l'affaire Jean Sarkozy

Je suis juste un poil étonné par les commentaires de cet article du Figaro.

Je mets quelques extraits :

" Oui j'ai voté Sarkozy.
J'ai voté pour la méritocratie.
Pour que les meilleurs aient les meilleures places. D'où qu'ils viennent. "

"J'ai toujours voté à droite, y compris quand l'UMP s'appelait le RPR.
Ça n'arrivera plus. Cette histoire du fils Sarkozy nommé (pardon, élu par les élus UMP qui obéissent à son papa) à la tête de l'EPAD est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Vous savez, ce brillant BAC+1 à à peine 23 ans qui brigue ce poste à responsabilité alors qu'il ne connait rien de la vie. Les chômeurs BAC+5 apprécieront l'humour ! "

Certains électeurs UMP se trouvent indignés car contraire à l'esprit d'égalité des chances. Soit. Mais comment ont-ils pu croire que l'ump défendait ces valeurs ? Celle-là même qui a pratiquement supprimé les droits de succession ?

Et la remarque sur les difficultés des chômeurs me fait doucement rigoler aussi, vu le nombre de fois où j'ai entendu notre actuel président traiter les chômeurs de fainéants, où sous entendre que quand on veut on peut.

Mais le pompon, ce sont tous ces gens qui décident de ne plus voter ump à cause de cette histoire. Bref, toutes les lois vaseuses de ce gouvernement, ça ne les a pas dérangés ?

Non, décidément je ne comprendrai jamais les gens.

mercredi 7 octobre 2009

Génétique, IDE et crustacés

Juste quelques liens :


Mankiw nous fait un joli troll sur le rôle des gênes dans la réussite individuelle. C'était il y a un moment mais je l'avais loupé, c'est un camarade de classe qui m'a prévenu. En googlant, j'ai trouvé un blog qui avait réagit.

Dans le supplément économie du monde de ce mois-ci, Askenazy nous dit que les IDE en France ont été surévalué. Pas trouvé de liens mais il parle d'une surévaluation de 40% environ, ce qui serait beaucoup.

Pour en revenir aux colonies : j'ai souvent entendu dire "wai ils se servent trop de ça comme excuse pour leurs problèmes actuels". Perso je trouve ça assez simplificateur et je trouve que l'historien Patrick Weil fait une bonne analyse ici. C'est encore un lien qui date mais je le trouve intéressant et j'avais oublié de le mettre dans le précédent billet.


Enfin pour finir une photo bien sympathique qui a, parait-il, détruit l'appareil photo

lundi 5 octobre 2009

Aspects positifs ? vraiment ?

Je me permets d'écrire un billet sur un sujet non économique mais qui est assez politique et qui m'a pas mal scandalisé. L'autre jour, en regardant les magazines dans un kiosque a journaux, je tombe par hasard sur « l'histoire » (ou « l'historien » je ne sais plus) qui consacre un dossier spécial à la colonisation. J'ai juste lu l'édito, et grosso modo ça disait à peu près : «  il y a eu des aspects positifs mais a un prix élevé : racisme, ségrégation etc ». Donc en gros, ils adhèrent à l'idée qu'on a fait une mission civilisatrice et que avoir construit des écoles etc, c'était bien. Disons-le tout de suite, ce n'est pas ma position et je trouve ça même assez scandaleux.


Effectivement, le fait de construire des hôpitaux, des écoles etc. font penser à des actes positifs. Mais les choses sont plus compliquées que ça . Il y a plusieurs raisons qui contredisent énormément cette idée :

La première c'est qu'il faut revenir à la base du don. « Oui les colons ont voulu donner des choses au population locale ». Soit. Mais le don est-il nécessairement une chose « positive » ? Eh bien là je dis non. Je me souviens avoir lu un psychologue du nom de Jacques Salomé qui disait : « donner sans s'imposer, sans mettre l'autre en situation de dette ». Et là, effectivement, on s'aperçoit que le « sans s'imposer » pose vraiment problème dans le cas des colonies. Oui les colons ont voulu donner, mais ils l'ont fait sans s'adapter à ce dont les populations locales avaient besoin. Parce que dans une relation, il y a deux personnes : un qui donne, l'autre qui reçoit. Et ce n'est pas nécessairement une chose facile. Les populations locales ont-elles "reçues" ce que l'on leur a imposé ? Je parle de "recevoir" au sens psychologique du terme bien sûr. Je pense que l'on peut difficilement dire un oui franc et massif.
La seconde c'est que même aujourd'hui les aides au développement sont extrêmement critiquées. On a fait beaucoup de progrès en science économique depuis 50 ans et même avec ça, on arrive pas à aider l'Afrique ou on a beaucoup de mal. Alors, avant les choses que l'on a voulu faire là bas était bien et sans problèmes ? Là on a droit à un remake de l'économie bisounours. Les étudiants en économie savent que de nombreuses politiques humanitaires ont eu de nombreux effets pervers et ont eu des conséquences ambiguës. Et je doute très sincèrement que ce qui s'est passé dans les colonies y fassent exception.
La dernière et enfin la plus importante, je vais l'aborder avec une citation de l'historien Gérard Noiriel : « La colonisation est un phénomène extrêmement compliqué où il peut y avoir des aspects positifs mais qui s’inscrivent dans une logique qui, elle, a été totalement condamnée par l’histoire ». Et oui la colonisation est globalement condamnée. Et donc on a le sentiment qu'avec ce genre de discours, certains essaient de faire en sorte que celle-ci ne le soit plus. Et ça, c'est extrêmement génant.


Enfin deux choses : un débat sur lemonde.fr avec Pascal Blanchard, historien. Je suis assez d'accord avec ce qu'il dit. Puis une citation d'Aimé Césaire :


"A mon tour de poser une équation : colonisation = chosification.

J'entends la tempête. On me parle de progrès, de "réalisations", de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes.

Moi, je parle de sociétés vidées d'elles-mêmes, des cultures piétinées, d'institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées.

On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemin de fer.

Moi, je parle de milliers d'hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l'heure où j'écris, sont en train de creuser à la main le port d'Abidjan. Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse.

Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme.
"

Dans ce passage, il est tout de même assez clair que les "progrès" apporté par les colonisateurs ne sont pas vécues comme quelque chose de "positif"

mardi 29 septembre 2009

Exchange Rate Instability – 1ere Partie












C'est un livre de Paul Krugman parut en 1989. Je l'ai trouvé extrêmement intéressant et j'ai décidé d'écrire plusieurs billets dessus.

Je vais essayer de résumer les idées que Krugman présente sur le sujet. Si vous voulez les idées en détail, aller lire le livre bien sûr.

Krugman donne une série de trois conférences sur la volatilité des taux de change observés durant la décennie 1980. Dans ce premier billet, nous allons tenter de regarder ce qui a été dit lors de la première conférence.


Krugman y démontre d'abord deux choses :

- les habitants d'un pays consomment beaucoup plus des biens produits dans leur propre pays que des biens importés. Cette affirmation va presque de soi et Krugman prend des chiffres des États-Unis pour illustrer son propos
- le coût du travail et les prix des biens sont rigides dans la monnaie du pays concerné.

Ce deuxième point mérite plus d'attention que le premier. Cela est du à des imperfections du marché. Les entreprises fixent les prix dans la monnaie domestique car le pouvoir d'achat dans cette monnaie est bien plus prévisible pour les habitants d'un pays que le pouvoir d'achat exprimé dans une monnaie étrangère. De plus, elles le fixent pour une durée plutôt longue ce qui fait que les prix restent fixes dans cette monnaie.

A partir de ces affirmations, Krugman en déduit qu'il vaut mieux avoir un ajustement de déficit de la balance commerciale en ajustant le taux de change réel.

Il contredit des économistes comme McKinnon et Mundell ont exprimé une autre opinion. Le déficit de la balance commerciale et le déficit entre épargne et investissement sont appelés déficits jumeaux: le premier résultat du second (il suffit de réécrire l'équation fondamentale de la macroéconomie pour arriver à cela : Y = C + I + G + EX – IM). Donc selon eux, le déficit de la balance commerciale n'ayant rien à voir avec le taux de change, il ne faut donc pas la rééquilibrer avec une dévaluation.

Krugman va s'opposer à leur vision des choses. Krugman prend l'exemple que si les US, en déficit commercial, baissaient leur dépense de 100 millions de $ (réduisant les importations) et le reste du monde les augmente de 100millions (augmentant les exportations américaines), du fait de la proportion beaucoup plus grande des gens à consommer des biens produits dans leur propre pays, cela ne sera pas suffisant pour rééquilibrer le déficit commercial. Pour cela, selon Krugman, il faut impérativement que les biens américains deviennent moins cher par rapport aux biens étrangers. Le seul moyen d'arriver à ce résultat est d'avoir une dépréciation du taux de change réel.

Je suis conscient que cette démonstration est un peu succinte. En annexe, Krugman expose le modèle mathématique permettant d'arriver à cette conclusion. Je vais essayer de le présenter dans un prochain billet.

mercredi 23 septembre 2009

Prophéties auto réalisatrices

Vous l'avez surement entendu parler avant les élections. Retour en 2007 : certaines personnes proclament que la France est sur le point de faire faillite, qu'elle est dans un État catastrophique. Je vais donner plusieurs exemples. Il y a ce livre qui est paru, puis il y a aussi le fameux “je suis à la tête d'un état en faillite” de Fillon. Je ne vais pas revenir sur le fait que ces propos sont faux, d'autres blogs s'en sont déjà chargés. Non je voulais parler des conséquences que peuvent avoir de tels propos.


Pour cela nous allons partir de ce chat sur lemonde.fr avec Jean-Paul Fitoussi. Un internaute pose la question suivante “Dans les milieux de la finance internationale, on parle d'un crash de la France vers 2009 à l'exemple de l'Argentine... Est-ce possible ?”

Jean-Paul Fitoussi répond bien évidemment que non ce n'est pas possible. Mais ce qui est intéressant ici c'est de noter que, si on suppose que l'internaute dit vrai, beaucoup de gens dans la finance pensent que la France est sur le point de subir un crash.

Les économistes de formation savent très bien que cela a son importance. Pour les autres, je vais tenter d'expliquer. Des personnes investissent dans un pays mais elles ne font pas cela par bonté d'âme mais bel et bien car elles espèrent en retirer du profit. Or si ces personnes pensent que le pays va affronter de grosses difficultés, elles peuvent très bien décider de stopper leurs investissements de façon brutale. Le fait que le pays soit sur le point, ou non, de sombrer, n'a pas d'importance ici. Ce qui est important, c'est ce que pensent les investisseurs. Un arrêt brutal des capitaux peut causer un certains nombre de dégâts : cela peut mener à une crise monétaire par exemple. Donc pour garder les investisseurs dans un pays, il faut que ces derniers aient confiance dans l'économie du pays. Donc le simple fait de croire que l'économie va connaitre des difficultés peut effectivement amener à des difficultés : on parle de prophéties auto réalisatrices.

A partir de là, on peut se poser une question : pourquoi donc certaines personnes ont décidé de propager de telles rumeurs ?

Si la finance internationale pensait que la France allait subir un crash, pourquoi personne n'a paniqué ? Les capitaux ont continué à rentrer en France à un bon rythme, même après le début de la crise des subprime.

J'avoue moi même ne pas avoir de réponses à ces questions mais je voulais faire réfléchir là dessus.

mercredi 16 septembre 2009

La Chine - 1ere Partie

Autour de moi, j'entends beaucoup de « fantasmes » sur l'émergence de la chine. Du genre « ohlala il y a toujours plein de délocalisations en chine, toute notre industrie va partir là bas... » etc. Je suis sur que vous aussi vous en entendez un certain nombre de ce style. Cela m'a donné l'idée d'éclaircir un peu les choses sur l'émergence de ce pays. Certains bloggers se sont déjà en partie prêter à cet exercice mais je voulais faire quelque chose de plus approfondie.

C'est donc une thématique en plusieurs parties que je vais faire (je n'ai pas encore décidé du nombre).

Le premier billet sera consacré à la croissance de la Chine. Depuis environ trois décennies la Chine a une forte croissance : environ +10% de PIB tous les ans. La première question qui vient à l'esprit c'est pourquoi la china a-t-elle une croissance si forte ? Pour cela il faut faire un peu d'histoire. Avant, l'État Chinois contrôlait absolument tout. Sous Mao, le pays était en situation de quasi-autarcie, et faisait peu d'échanges avec le reste du monde. Les choses ont commencé à changer à partir de 1978 : Den XaoPing a commencé par réformer en profondeur le pays. Les réformes ont extrêmement bien marché et le pays a commencé à avoir un très bon taux de croissance.

Une bonne partie de la croissance chinoise est du à l'amélioration de la technologie utilisée et de meilleurs investissements en infrastructure. De même la Chine possède une main d'œuvre abondante. Mais ces deux éléments ne semblent pas expliquer pourquoi la croissance de la Chine a été si forte.

Un boom de productivité a été observé après 1978. Avant cette date, beaucoup de chinois étaient agriculteurs (environ 4 sur 5). En 1978, les droits de propriété ont été étendus. Cela a incité un certain nombre de chinois a délaisser l'agriculture et à se porter vers des entreprises manufacturières à plus hautes valeurs ajoutées.

De plus, le gouvernement a donné plus de liberté aux managers en entreprise. Pour finir, la chine s'est ouverte et a commencé à accepter les investissements étrangers. La combinaison de ces éléments permettent d'expliquer la forte croissance chinoise.

On peut citer aussi que la forte croissance entraine elle même une forte croissance : c'est un cercle vertueux. En effet, un pays qui semble prospère attire plus les investisseurs. De plus, une meilleure croissance permet au gouvernement d'améliorer les services publics et en particulier d'accroitre la qualité de l'école et donc de l'éducation.

Aujourd'hui, le gouvernement intervient toujours dans l'économie chinoise. Et pour diverses raisons, ce dernier a une politique visant à avoir un très fort taux de croissance. Le gouvernement mise sur les exportations et les investissements pour maximiser cette croissance. Pour soutenir les exportations, le gouvernement a choisi de contrôler rigoureusement ses changes par rapport au dollar. Il se base aussi sur les migrations entre la campagne et la ville qui permet de maintenir des salaires pas trop élevés (et donc un coût du travail plus faible).

Il reste néanmoins un certain nombre d'obstacles que le gouvernement chinois devra surmonter :

- les infrastructures de transport, d'énergie, d'eau sont insuffisantes

- les banques sont en mauvaises situations: beaucoup de créances douteuses; de plus, elles semblent avoir du mal à analyser correctement les risques.

Enfin pour finir, la Chine doit maintenir des taux d'intérêt très bas de façon à maintenir son taux de change (pour savoir comment le taux de change dépend du taux d'intérêt, je recommande ce lien). Ce taux bas conduit à des risques ( mauvaise allocation de l'épargne par exemple) et pour palier à cela, le gouvernement intervient donc massivement dans l'économie.

Il y a deux facteurs déterminants pour la croissance à long terme : la qualité des institutions publiques et la qualité du secteur privé.

Aujourd'hui, la Chine a un secteur publique très avancé et qui semble relativement efficace. Mais elle a un secteur privé qui gagne à être améliorer. Mais il est plus difficile d'avoir un bon secteur publique qu'un secteur privé ( il faut juste libéraliser et “laisser faire”). On peut donc être confiant dans les capacités de la Chine de continuer d'avoir une bonne croissance.



Bibliographie :

La Chine – Les Cahiers, Le cercle des économistes – Sous la direction de Patrick Artus

China’s Growth and Integration into the World Economy – Edité par Eswar Prasad

The growth future, India and China – Arvind Subramanian

Why Is China Growing So Fast? - Zuliu Hu, Mohsin S. Khan

mardi 8 septembre 2009

Expatriés fiscaux - 1ere Partie

Suite à un post d'éconoclaste, il m'ait venue une idée : essayer de faire un modèle mettant en évidence les expatriations fiscales et leurs conséquences.

Il s'agit juste d'un essai qui pourra être compléter par la suite, s'il vous plait soyez indulgents. Et n'hésitez pas à laisser des commentaires pour critiquer ce modèle et faire des suggestions.

Établissons tout d'abord le cadre de départ : soit deux pays A et B. A possédant une fiscalité Ta plus légère que celle de B ( Tb).

Tout d'abord essayons d'établir les conditions pour lesquelles un individu donné (appelons-le Jean-Philippe S.) habitant en A va s'expatrier en B.

Supposons que les préférences vis a vis de la richesse sont modélisés par une fonction d'utilité u(w).
u est donc croissante, mais sa dérivée seconde est négative : autrement dit plus l'individu est riche plus il est satisfait, mais chaque revenu supplémentaire lui apporte moins de plaisir supplémentaire que le revenu précédent. Ce sont les propriétés usuelles des fonctions d'utilité de la théorie du consommateur.

Mais si on prend uniquement en compte cette fonction d'utilité, alors il serait logique d'observer que l'ensemble des individus s'expatrie en B, ce que nous n'observons pas dans la réalité.

Qu'est ce qui pousse un individu à rester dans un pays malgré une fiscalité plus lourde ?

Après réflexion, on peut dire que le fait de s'expatrier à un coût en terme de bien être. Ce coût peut varier suivant les situations :

On s'éloigne éventuellement d'un certain nombre de proches, d'une partie de sa famille; donc il est légitime de penser que le coût sera fonction de la distance entre A et B (que l'on va noter d).

On est amené à s'adapter au pays d'accueil : éventuellement apprendre une nouvelle langue, de nouvelles mœurs : donc le coût est fonction de différences culturelles. Ce coût est difficile à représenter mathématiquement. Notons les différences culturelles notées c.

Il y a aussi le fait de devoir éventuellement trouver un nouveau travail.Notons l'effort fourni pour trouver un nouveau travail w.

Enfin, il y a aussi un certain attachement au pays auquel on est actuellement : un sentiment patriotique, c'est peut être le pays où la personne est né et où y ont vécu une partie de ces ancêtres.

Il y a aussi des différences substantielles comme le niveau des services publiques des différents pays. On peut supposer que cela correspond au niveau des dépenses publiques. Cela entraine une perte sèche (parfois appelée aussi charge morte).

Notre coût devient donc :

Cout = alpha*d + bêta*c + gamma*w + delta*p + epsilon*g

où alpha,bêta,gamma,delta,epsilon sont des coefficients qu'il faudra estimer à l'aide de données empiriques.

Une fois prise en compte tous ces éléments, on comprend que la personne en arrivera à s'expatrier si et seulement si le bien-être retiré de la perte des impôts est supérieur aux coûts.

Pour prendre des exemples d'application, le cas de notre ami Jean-Philippe S. désirant s'expatrier en Suisse : la Suisse est relativement proche de la France, il y a peu de différences culturelles si on va en Suisse francophone. Ce dernier n'aura pas a chercher un nouveau travail, il pourra toujours exercer le même si il va s'exiler en Suisse. Quant aux différences des services publiques elles sont sûrement peu significatives.

Prenons d'autres exemples : celui de certains grands sportifs s'exilant à l'étranger. Il reste tous en Europe pour la plupart, ils pourront toujours exercer le même travail etc.

Nous voyons donc que notre modèle ne contredit pour le moment, pas trop la réalité ce qui nous donne bon espoir.


Une fois le modèle mis en place, nous pouvons essayer de déterminer deux choses :

Quel est l'impact exact d'une expatriation ?
Quel est la répartition optimale des individus entre les pays A et B ? On pourra réfléchir à plusieurs critères ( la justice sociale rawlésienne, maximiser l'investissement, maximiser le pib global des deux pays)

C'est ce que nous verrons dans un prochain billet ....

jeudi 3 septembre 2009

Aglietta sur la crise

Bonjour

En attendant le prochain billet ( qui devrait venir dans la semaine)

Voici des vidéos de Michel Aglietta sur la crise des subprime

Je les ai découvertes il y a peu et je les mets car je les ai pas beaucoup vues circuler sur les blogs écos








lundi 31 août 2009

Modèle d'économie géographique

Nous allons essayer de voir un modèle fait dans un article de Redding et Venables qui s'intitule “Economic geography and international inequality” paru dans Journal of international Economics en 2003.

Pour commencer introduisons le cadre de départ : on considère un certain nombre de pays où il y a libre circulation des facteurs de production: les entreprises vont s'implémenter là où elles le veulent pour produire. Chaque firme produit un bien qui est différent des biens produit par les autres firmes.
Si une firme veut vendre dans un autre pays, elle devra faire face à des coûts de transports que l'on notera Tij. Supposons aussi qu'il y ait une élasticité de substitution constante entre les biens notée s (pour ceux qui ne savent pas ce que c'est qu'une élasticité de substitution je les invite à regarder ici).

La question principale que nous nous posons c'est : comment une firme va choisir dans quel pays s'implémenter ? La réponse à cette question va dépendre de deux grandeurs.

Nous allons d'abord introduire deux notions intermédiaires :

la market capacity

C'est la position sur la courbe de demande à laquelle une entreprise à laquelle fait face si elle veut vendre dans un pays tout simplement. Notons la mci où i désigne le pays. Prenons un exemple : une entreprise veut vendre au prix p dans le pays i. Avec ce prix, elle fera donc des recettes égales à p*mci

mci peut s'exprimer en fonction des dépenses que sont pretes à faire les consommateurs E et d'un indice des prix G. On obtient donc mci = EG(s-1)

la supply capacity

C'est le produit du nombre de biens disponibles dans le pays i par le prix pi à la puissance 1-s . Notons-le sci. Cette grandeur représente le coût supporté par une entreprise pour avoir des biens intermédiaires nécéssaires à sa production dans le pays i
Cela donne donc sci = ni pi(1-s)

Avec ces deux grandeurs nous allons construire les deux notions fondamentales du modèle de Redding et Venable : le market access et le supply access.

Elles se construisent toutes les deux de la meme façon : ce sont les sommes pondérées par les couts de transports de chaque mci pour le market access et de chaque sci pour le supply access.

Intuitivement, le market access représente le coût que va représenter d'aller vendre dans chacun des pays. Tandis que le supplier access repésente le bénéfice récolté d'être à proximité des endroits où une entreprise peut se faire fournir les biens intermédiaires nécessaires à sa production.

Donc pour savoir où s'implémenter, une entreprise devra arbitrer entre deux choses : elle devra faire attention à ne pas être trop éloignée de ses lieux de vente et en même temps elle devra faire attention à ne pas être trop éloignée des lieux où elle devra se faire fournir ses biens intermédiaires.
Avec ce modèle Redding et Venables sont arrivés à la conclusion que il y a donc un certain nombre de raisons pour lesquelles les firmes ne délocaliseront pas ou auront des réticences à délocaliser à des pays à bas salaires car elles s'éloigneront de leur lieu de vente et du lieu où elles achètent les biens intermédiaires nécessaires.

samedi 29 août 2009

The Great Crash

Je viens de finir « La crise économique de 1929 » de John Kenneth Galbraith. Pour commencer je dois dire que je suis un peu déçu. Ce livre avait l'air d'être une analyse prometteuse de l'une des plus grosses crises financières ayant eu lieu.

Galbraith commence par un exemple pour introduire : celui de la Floride. Dans les années vingt, un certain nombre de spéculateurs avaient acheté des terres pensant que les prix monteraient en raison du climat favorable de cette région et d'autres facteurs. Les prix ont effectivement monté, de manière excessive même; pour ensuite s'écrouler ....

La spéculation n'a pas donc touché uniquement la bourse pendant ces années là. Il dresse le tableau d'une partie de l'amérique où la Bourse prenait une place de plus en plus importantes dans les vies des individus.

Pour décrire la crise, Galbraith décrit principalement plusieurs phénomènes :

- la spéculation excessive qui a eu lieu pendant cette période.
- l'euphorie qui l'a accompagné et le refus de voir qu'il y avait des problèmes. Même les plus grands économistes comme Irvin Fisher parlaient d'un marché sain.
- les innovations financières et les pratiques de certaines entreprises notamment comme Goldman, Sachs.

Ces phénomènes sont plutôt bien décrits. Mais voilà j'ai eu plus l'impression de lire un travail d'historien qu'un travail d'économiste : souvent Galbraith décrit ce qui s'y passe, il relate les faits. Ca n'est pas un livre parlant des théories économiques sur les crises financières mais plutôt un livre racontant ce qui s'est passé, qui était les acteurs principaux de ce drame, quelles ont été leurs réactions et leurs décisions etc. Et c'est en cela que le livre m'a un peu déçu. Disons que ce n'est pas à cela que je m'attendais.

Galbraith consacre plusieurs chapitres a la description de la montée des cours boursiers puis de la veille et du jour même du fameux jeudi noir. Galbraith décrit ces journées avec des détails intéressants. Par exemple, les teletypes de l'époque donnant les cours des actions étaient souvent en retard du fait du très grand nombre d'échange pendant cette période. Ce qui fait que nombre de gens ne savaient pas la valeur de leurs actifs, ce qui a bien contribué à augmenter l'inquiétude quand il y avait baisse : ne sachant plus la valeur de leurs actions, et savant les marchés en baisse, les gens se demandaient si ils risquaient d'être ruinés.

C'est principalement au dernier chapitre que les causes de la crise financière sont approfondies. Galbraith mentionne plusieurs causes comme les faiblesses du système bancaire ou les mauvaises décisions des politiques de l'époque.

Premier Post

Bonjour et voilà bienvenue sur mon blog.

Petit message d'introduction me concernant :

Je suis un jeune étudiant d'économie en Master 2 mention Politique Macroéconomique et conjoncture internationale à l'université de Nanterre.

J'ai d'abord commencé par étudier les mathématiques durant mes études supérieures (fondamentales puis appliquées) : j'ai effectué 3 stages dans des laboratoires de recherche durant cette période.

Puis j'ai décidé de me réorienter complètement vers l'économie. Mais il faut avouer que ce domaine demande des raisonnements assez proches des maths.

Voilà.